Petites histoires scientifiques

Quand j’étais petite, mon oncle racontait chaque soir une histoire à ses enfants. Il avait inventé un personnage loufoque, une sorte de docteur Maboule déjanté, à qui il faisait vivre toutes sortes d’aventures. La particularité de ses histoires étaient qu’elles étaient résolument techniques et scientifiques. C’était du aux passions de mon oncle, et il ne pouvait pas s’empêcher d’ajouter des détails de chimie, de physique, sans tenir compte le moins du monde du niveau de compréhension de mes cousins. Histoire après histoire, leur familiarité avec un certain vocabulaire « Acide sulfurique » « Oxyde de titane », « Dioxyde de soufre » a, j’imagine, augmenté. Leurs questions ont du s’affiner, leurs théories s’affirmer, et puis boom ! mon petit cousin, du haut de ses 5 ans (le plus petit de la fratrie) avait des connaissances en physique que la plupart des adultes n’ont pas.

Avant d’arriver à mon évidente conclusion (c’est à dire pourquoi ne pas inclure des sciences dans nos histoires du soir ?) je me permets de faire un petit détour par mon apprentissage des mathématiques et des sciences.

Mon papa, pour qui les sciences avait un petit caractère d’évidence, luttait un peu plus avec les mathématiques. J’ai donc passé mon enfance au contact de SON intérêt pour les jeux mathématiques, et confrontée plus tard à tout un tas de concepts abstraits, je m’y suis sentie assez à l’aise (pas géniale, mais à l’aise). Par contre, la mécanique, l’électricité, la chimie, ne sont pas des notions que nous avons beaucoup abordées, et ça a été plus difficile de composer avec tout ça pendant l’école préparatoire.

Ma conclusion n°1 est donc :

La seule différence entre un enfant à l’aise avec les mathématiques (la physique), et un enfant qui n’est pas à l’aise, c’est la quantité de contacts qu’il a pu avoir avec ladite matière.

Quand on est en contact avec la science, le vocabulaire devient une seconde nature, il fait partie du paysage, il n’est pas un obstacle à l’apprentissage. Certaines notions passent dans le domaine de l’évidence, avant même que l’école nous fasse passer à l’abstraction : il est évident qu’il faut fermer le circuit pour que l’ampoule s’allume, le concept de l’inertie est évidente, je sais ce qu’est une onde. Mais pour tout ça, il faut qu’on nous l’ait présenté, il faut qu’on nous en ait parlé, il faut qu’on ait manipulé ou ressenti.

Mon amour pour les sciences est quelque chose que je souhaite transmettre à mes enfants, et je pense que les histoires scientifiques sont un moyen d’y contribuer.

Mes espoirs en racontant des histoires scientifiques aux enfants :

  1. J’espère stimuler leur curiosité : J’espère encourager mes enfants à poser des questions, à cultiver leur soif de connaissances et leur désir de comprendre et d’explorer.
  2. J’espère développer leur familiarité avec des concepts et du vocabulaire. Mon idée n’est pas d’en faire des spécialistes, mais plutôt de réduire les frictions entre ce qu’ils vont voir à l’école et ce qu’ils voient à la maison. Que ce ne soit pas une question de vocabulaire qui les empêche de se sentir à l’aise en cours.
  3. J’espère franchement développer leur émerveillement du monde. Le monde est fascinant, j’espère les encourager à voir, à s’intéresser, à être en admiration devant le réel, devant ce que la nature nous offre à comprendre et à explorer.
  4. J’espère stimuler leur imagination. C’est l’ouverture à un autre monde, celui qui est à la fois du quotidien et du merveilleux … réel ! Toutes ces nouvelles références peuvent enrichir dessins, histoires, jeux spontanés des enfants.

Si mes enfants me posent des questions, JACKPOT ! Je vais pouvoir explorer avec eux.

Je vous fais ici la liste des récits scientifico-technico-romancés (et à 4 ou 6 mains) dans lesquels nous nous sommes lancés :

Histoire de la visite de Vénus