Quelles différences entre Montessori à la maison et Montessori à l’école ?

Allez, je ne suis pas spécialiste, et mes enfants n’iront probablement pas en école Montessori car :

  • trop cher
  • trop loin

J’ai commencé à me documenter sur cette méthode quand Clara est née, et en me disant sans cesse « je n’y arriverai jamais ! » Aujourd’hui, presque 3 ans plus tard, et avec l’aide d’une petite fille très calme et attentive, j’ai pu comprendre quelques principes, et noter quelques différences entre la manière dont ça se passe à l’école, et la manière dont ça se passe à la maison.

Voici ma liste :

  • A l’école, les enfants peuvent assister 10 fois à une présentation avant de se lancer, car il y a d’autres enfants. A la maison, il va falloir créer artificiellement ces 10 présentations. Je m’explique. Vous avez montré à votre enfant comment laver la table, et les 2 premières fois il a réalisé l’activité correctement. Mais à présent il ne s’acharne plus, il s’arrête au milieu de l’activité, ne range pas … Il y a plusieurs solutions : l’activité peut être trop facile, votre enfant est peut être fatigué, mais il est également possible qu’il ait perdu le fil d’une activité demandant beaucoup de mémoire de travail. Vous pouvez donc, à un autre moment, prendre votre enfant par la main pour lui montrer à nouveau certaines parties de l’activité, ou la séquence complète. Vous pouvez sans cesse lui montrer où et comment ranger ses affaires, comment ouvrir doucement les portes de placards et les tiroirs, comment prendre une assiette sans faire de bruits…
  • A l’école il y a une ou deux maîtresses pour 25-30 élèves. Il fallait donc absolument que les activités soient réalisables en autonomie. Mais à la maison, nous sommes 1 ou deux parents, pour un ou deux enfants (ou plus selon les familles, mais les rapports sont plus favorables). Certaines activités peuvent donc être réalisées bien différemment de l’école : le plateau n’est pas forcément nécessaire, si vous faites un gâteau ensemble, l’enfant n’est pas obligé de tout faire seul, etc. L’enfant apprendra aussi beaucoup d’une activité incomplète et mal menée réalisée avec son parent. Par exemple, sentir une fleur, toucher une surface intéressante.
  • A la maison, votre enfant est souvent fatigué et vous êtes souvent pressés. Les activités peuvent donc être réparties différemment entre les weekends et les soirées selon leur niveau de difficulté et d’investissement.
  • A la maison, certaines activités ne sont pas choisies par l’enfant. L’enfant ne choisit pas d’apprendre à se laver les dents chaque soir ou à se vêtir tous les matins, même si au départ ça l’intéresse. Vous lui donnez un autre type d’habitudes qu’à l’école.

Art et Montessori

Je vous partage un extrait inspirant de la Pédagogie Scientifique tome 2 de Maria Montessori.

Au contraire, l’école spirituelle ne pose pas d’autres limites à la beauté de son ambiance que ses limites économiques. On s’imagine que nul ornement ne devrait « distraire » l’enfant concentré sur son travail. Au contraire, la beauté inspire le recueillement et donne du repos à l’esprit fatigué. Les églises, qui sont par excellence les lieux de recueillement et de repos de la vie intérieure, ont fait appel aux plus hautes inspirations du génie pour y réunir toutes les beautés.

Certes, ce langage semblera étrange, mais si nous voulons nous reporter aux principes de la science, nous pourrons dire que le lieu adapté à la vie de l’homme est un lieu artistique, et, en conséquence, si l’école veut devenir un cabinet d’observation de la vie humaine, elle devra y accueillir le beau, comme le laboratoire de bactériologie accueille les fourneaux à distiller et les bouillons de culture.

[passage sur la fragilité éducative des meubles]

Il (l’enfant NTDRL) s’habitue à faire tout son possible pour ne pas tâcher des objets si beaux et gais, qui rendent l’ambiance souriante. C’est ainsi que l’enfant arrive à coordonner parfaitement ses mouvements volontaires. C’est par la même voie qu’ayant goûté le silence et la musique, il fera tous ses efforts pour ne pas produire des bruits discordants auxquels désormais son oreille éduquée est rebelle.

Cette observation de Maria Montessori pourrait s’étendre à l’éducation de l’homme adulte. Nous sommes tous plus à l’aise dans des environnement beaux, soignés, dans lesquels l’art est fin et de qualité.

Bonne année à tous !

Parents, laissez moi faire !

Il est quelques fois bon de se rappeler de faire confiance à son enfant, et de ne pas intervenir lorsqu’il entame une action.

Je ne sais pas comment vous réagissez, mais il m’arrive encore trop souvent de dire « NON ! » ou « STOP ! » parce que je n’ai pas compris ce que voulait faire ma fille.

Deux exemples me viennent à l’esprit.

Le sac poubelle

Lola attrape le rouleau de sacs poubelle et commence à le dérouler, mon premier réflexe est évidemment de dire « Non ». Pourtant, Lola avait remarqué que la poubelle était pleine, et elle souhaitait changer le sac. Observer demande tellement de contrôle de soi !

La draisienne 

Nous vivons au bord d’un parc. A l’extrémité il y a une petite pente en herbe qu’il faut monter pour accéder au parking. Lola s’engage résolument vers le parking avec sa petite draisienne, elle sait qu’elle n’a pas le droit d’aller là où il y a des voitures mais il est évident que c’est là qu’elle va.

Je décide de ne rien dire tant qu’elle n’a pas franchi la ligne. Une fois en haut de cette toute petite pente, Lola se retourne avec beaucoup d’efforts et se lance dans la pente sur la draisienne, les jambes écartées de chaque côté pour l’équilibre. Je suis encore émerveillée par le sourire qu’elle avait sur le visage et le sentiment de fierté et d’accomplissement qu’elle dégageait.

OUF ! Je ne me suis pas interposée entre Lola et ses besoins de dépassement. Mais j’en étais tellement proche que c’était un bon rappel de rester plus passive, de moins gêner son action et ses entreprises.

  • Se demander quelle action l’enfant cherche à imiter et comment l’y aider grâce à l’environnement
  • Ne pas présumer que l’enfant ne pourra pas. Servir un verre d’eau avec une bouteille de 1 litre 50 ? Lola peut.
  • Se mordre la langue avant d’intervenir quand elle interagit avec un autre enfant.
  • Rester présent quand elle dit « Lola toute seule », car souvent cela aboutit sur « Maman toute seule », ce qui signifie qu’elle a besoin d’un petit coup de pouce. De la même manière je suis souvent étonnée de ce qu’elle peut faire dans les structures de motricité. Je suis là pour la parer, mais je ne la touche pas.
  • Attendre, observer, se retenir d’aider ou d’intervenir, être patient ….

Avez-vous déjà été étonné par ce que pouvait faire votre enfant ?